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29 décembre 2008

Charcutage de la télé public



Octobre 2007 à Cannes, la ministre de la Culture et de la Communication annonce qu'une loi sera présentée dans les prochains mois afin de transposer en droit français la directive européenne « Télévision sans frontières ».
Un classique … !
Pour faire passer la casse d’un service public, privatiser et en passer les bénéfices aux amis du CAC40, l’état sakozyste nous rejoue la musique du « c’est la faute à Bruxelles (ou à la mondialisation) … c’est compliqué, vous savez … mais on s’occupe de tout ! ».
Très en verve, la Ministre précise que le gouvernement souhaite aller plus loin en permettant aux chaînes privées d’accroître leurs recettes publicitaires et d'alléger leurs obligations d'investissement dans la production.
En outre, la loi sur les concentrations sera assouplie et l'interdiction faite à un actionnaire privé de détenir plus de 49 % d'une chaîne hertzienne sera modifiée dans ce sens.
On s’interroge : le projet sur le fond, ne s’opposerait-il pas à l’une des finalités des réglementations européennes à savoir limiter la constitution de monopoles pour plus de concurrence dans l’intérêt des consommateurs ?
Lors de la transposition des directives, les Etats-Membres disposeraient donc de latitudes leur permettant de favoriser éventuellement des intérêts privés au détriment du service public ?
Les réponses ne se font pas attendre : le lendemain, le titre de Canal+ s'envole de 7,6%, de TF1 de 7,2% et de M6 de 6,5%.Résultat des courses
Le lobbying de TF1 auprès des députés UMP se met en place et un an plus tard : mission accomplie !
A l’heure où l’on s’accorde sur l’impérieuse nécessité de l’indépendance des média pour un fonctionnement démocratique de nos sociétés, cette loi décrète la nomination et la révocation du président des chaînes publiques par le Président de la République.
Mais on n’est plus à une contradiction près !
La publicité « commerciale » sera supprimée sur les chaînes publiques entre 20 heures et 6 heures à compter du 5 janvier 2009, puis totalement à la fin 2011 mais les chaînes privées sont autorisées à procéder à une deuxième coupure lors de la diffusion de films ou de téléfilms et à augmenter la publicité de 6 à 9 minutes par heure. Bon courage …
Le Parti Socialiste et l’opposition toute entière ont combattu cette loi, dénonçant une "mise sous tutelle" de la télévision publique comme il n’en existe "dans aucun pays démocratique" ainsi que les "cadeaux faits à Bouygues", le principal actionnaire de TF1.
Le gouvernement sarkozyste a demandé au président de France-Télévisions, de décréter lui-même cette suppression de la publicité dès le 5 janvier.
Certains s'interrogent sur la légalité du procédé, le projet de loi n’étant examiné par le Sénat (en l’état non- majoritairement favorable au projet) qu’à compter du 7 janvier.
Très logiquement, le Parti Socialiste a annoncé son intention de saisir le Conseil Constitutionnel. Le Ministère de la culture aurait déclaré que cette disposition ne pose pas de problème juridique, s'agissant de la « simple » anticipation d’une loi (non complètement votée et a fortiori non promulguée ! …). Nous supposons que la Ministre a demandé le conseil de sa collègue Garde des Sceaux sur ce qui s’apparenterait à un singulier cas d’anticipation du principe de non- rétroactivité des lois.
A suivre …

Texte rédigé par Jean Pierre Boumeziren

27 décembre 2008

Le pouvoir en vacance ou la vacance du pouvoir?

Le moment a été bien choisi par le couple du pouvoir pour se trouver au deux extrémités de la planète : Sarkozy au Brésil et Fillon en Egypte.

Quelle belle image du pouvoir donnée au Français par les temps qui courent.
Attention ,nous dit on, ce sont des déplacements d'affaires, des visites officielles pour l'intérêt du pays.
Sarkozy au Brésil pour représenter l'Europe en tant que président de l'Union Européenne, comme si à quelques jours de la fin de cette présidence notre agité conserve encore une quelconque influence possible.
En vérité le choix n'est il pas plus propice à des vacances de rêves ??
Il n y a qu'à prendre connaissance du lieu de sa villégiature.
D'après une agence locale brésilienne , reprise par la presse brésilienne :

« C'est dans ce complexe hôtelier de luxe, sis sur une plage isolée à 430 km au sud de Salvador de Bahia, qu'ils devraient rester jusqu'au 29 décembre, date de leur retour en France, avec la famille de la Première dame, dont son père biologique qui habite au Brésil.
Selon le site de l'hôtel, l'établissement dispose de vastes bungalows face à la mer, espacés dans une cocoteraie de manière à "assurer la tranquillité des hôtes". De là, la famille présidentielle pourrait visiter la ville coloniale d'Ilheus, capitale du cacao rendue célèbre par les romans de l'écrivain brésilien Jorge Amado. »
Fillon en Egypte, là aussi nous dit on, pour soutenir une certaine paix au Moyen Orient et encourager les relations bilatérales franco-égyptienne.

Peu importe, coupler cette visite à des vacances de rêve sur les plages de Charm El Cheik au bord de la mer rouge contraste avec l'état économique et social ambiant en France.

Les Français qui subissent de plein fouet cette crise économique et sociale devraient ils applaudir ces choix inopportuns ?

Le contraste est flagrant entre ces vacances de milliardaires et ces situations intenables des certains de nos concitoyens.

Deux millions de chômeurs inscrits , la moitié non indemnisée,

Des millions de mal logés,

De plus en plus de travailleurs pauvres,

Des milliers de détenus entassés dans des prisons surpeuplées dans des conditions dégradantes

Et, la liste est longue...

Une vacance de pouvoir s'est installée de fait. La France roule sans tête ni queue.

Si , il paraît que le ministère de l'Intérieur a pris délégation provisoire du pouvoir, autrement dit la France est surveillée et dirigée par la police.
Quelle évolution dans nos institutions !!

Texte rédigé par Sayah Jalaouali

25 décembre 2008

Petite grâce entre ami

Encore une fois, Nicolas Sarkozy est allé à contre pied de ce qu'il déclarait et promettait pendant la campagne présidentielle de 2007(plus possible d'accorder des grâces presidentielles aux détenus : symbole de sa chère rupture avec le passé.
Mais aujourd'hui, il manifeste sa contradiction, encore une, en accordant une grâce partielle a Jean Charles Marchiani (homme sulfureux des services secrets français).

Mr Marchiani est connu pour des multiples déboires judiciaires

-trafic d'influence et abus de biens sociaux dans un marché de fournitures de boite de vitesse pour des chars Leclerc destinés a être vendus aux Emirats Arabe Unis

-trafic d'influence et abus de biens sociaux dans une affaire de commissions versées par la société hollandaise Vanderland pour le marché de tri de bagages de Roissy. Il a perçu une importante somme d'argent ( 9.7 millions de francs) sur son compte en suisse de 1991 a 1994.

A la fin de ce feuilleton judiciaire, Mr Marchiani a été définitivement condamné à :

-deux peine de prison ferme, de trois et un an.

-400.000 euro d'amende

-privation de droits civiques et civiles de cinq ans.



Voilà à peu près l'homme à qui le président Sarkozy n'a pas hésité une seconde à accorder une certaine grâce, partielle soit elle.

Monsieur le président, de grâce alors, ou vous maintenez vos déclarations de campagne d'interdire toute grâce ou alors vous l'élargissez à des milliers des prisonniers méritants ( hors hauteurs des crimes terroristes , stupéfiants ,viols ou agressions sexuelles).

La politique répressive de Nicolas Sarkozy n'est elle destinée qu'au petit peuple ? J'espère que non.
La question se pose quand même, y a t il deux poids et deux mesures ?
On accorde une grâce à un délinquant d'envergure comme Marchiani (peut être pour mieux l'insérer dans la société) et on se l'interdit pour d'autres : des milliers de petit voyous pour qui l'enfermement n'est qu'un vecteur de récidive et d'aggravation future de leurs sorts.

Peut-on parler de justice quand les mêmes règles ne sont pas appliquées à tous?", s'interroge Martine Aubry, qui ajoute: "La grâce partielle accordée à M. Marchiani est d'autant plus injustifiable que le président refuse des réductions de peines et des remises en liberté anticipées même pour des faits mineurs".

Texte rédigé par Sayah Jalaouali

22 décembre 2008

Diversité , des actes et plus des paroles

A l'heure où le Président Sarkozy intervient avec tambours et trompettes sur le thème de la diversité, il est intéressant de voir à quel point l'UMP s'acharne sur ce qui était le symbole du Président sur ce théme : la nomination de Rachida Dati et de Rama Yade.
Quel fameux grand écart en guise de cadeaux Noël...

«La République c'est le droit de tout homme, quelle que soit sa croyance religieuse, à avoir sa part de la souveraineté.» Jean Jaurès
La politique française est toujours affaire de couleur: rose, rouge, bleu ou orange, ce sont en gros les signes identitaires des principaux partis politiques français.

La République n’a t elle pas adoptée un drapeau coloré ?

Mais dans la réalité, au delà des colorations "symboliques", la France n’est elle pas tout simplement multicolore ?
Et là, nous sommes face à des citoyens et non plus face à des sigles, bref dans la vraie vie.
Ce mélange de couleur emprunte-t-il un chemin facile digne de notre République pour jouir de sa part de souveraineté et d'implication citoyenne ?
Hélas non.
Dans tout les cas, pas pour une grande partie de nos concitoyens.

Effet Obama oblige, la classe politique française découvre soudainement le mot magique, diversité, cette potion qui a généré un bain de jouvence démocratique au peuple américain.
Ce symbole fort entraîne des réactions en chaîne partout de part le monde.
La tache d’huile s'est vite répandue et a traversé l’Atlantique pour arriver en France.

Nos consciences vont elles se réveiller pour aboutir a la révolution sociétale ?

Après tout Jaurès ne disait-il pas « Il ne peut y avoir de révolution que là où il y a conscience».

Des multiples réactions et propositions se manifestent ici et là et nous ne pouvons que les encourager : le sujet ne doit pas être clivé, il est vital pour qu’il fasse consensus.
N’oublions pas qu’il est question d’une large frange de la population française et qu’il est temps de compter avec.
Cette frange ne peut être que source de richesse et surtout source de paix.
Dans le cas contraire, c’est le radicalisme qui pointera son nez, c’est le communautarisme qui submergera la société.

Ne laissons pas une partie de nos compatriotes au bord du chemin.

Il faut appeler à un « new deal » pour redéfinir une vision nouvelle de la société où chacun trouve sa place pour éviter la rupture.

Tirons des leçons des américains : leur système social a bel et bien échoué.
C’est bien le pays le plus désorganisé au niveau de ses communautés, c’est bien le pays le plus marqué par son éclatement ethnique et comme résultat de cet échec, il redresse aujourd’hui la barre avec l’élection d’un noir a la présidence.
Quel éclat !!

Le Parti Socialiste a le mérite de se pencher bien avant d’autres sur la question de la diversité, timidement certe, mais a saisi la mutation de la société et l’a plus ou moins prise en compte : rappelons nous des propositions présidentielles de 1981(droit de vote des étrangers aux élections locales) toujours d’actualité d’ailleurs.

Les députations de Harlem désir, Bariza Khiari, et d’autres… sont des symboles politiques avant-gardistes et courageux.

Cela reste toujours insuffisant mais plus conséquent que de proposer par le fait du prince des symboles révocables à tout moment que l'on compare maintenant à des "produits financiers".

Les socialistes doivent aller plus de l’avant dans ce domaine crucial pour l’avenir, ne serait ce que par la force de nos convictions ( justice ,égalité, humanisme…).
La démocratie ne doit pas s’arrêter là où commence l’intérêt de l’autre.

Texte rédigé par Sayah Jalaouali.

21 décembre 2008

Les lycéens d'Elbeuf mobilisés

A Elbeuf aussi, les lycéens de nos établissements sont en colére face à la réforme du Ministre porte flingue de Sarkozy.
Et face à la contestation, Darcos a cédé même si son objectif est de profiter de la tréve des "confiseurs".
Reculer pour mieux sauter....
Mais les syndicats lycéens ont raison d'avoir des craintes et de continuer la mobilisation au regard de la régression éducative que représente ce projet de loi.
Le lycée de demain sera radicalement différent de l'actuel. En effet, au-delà de la disparition d’un réel groupe classe, trois tendances majeures se dessinent à travers la réforme proposée par Darcos :
- des programmes sans aucune spécificité pour ce qui est du tronc commun ainsi qu’un lycée à la « carte ». Sur ce dernier point, derrière l’aspect sympathique de la liberté de choisir ses matières, aucun accompagnement en termes d’orientation n’est prévu, ce qui multipliera la situation d’élèves perdant pied ou construisant un parcours « fun » mais sans cohérence pour l’accès aux études supérieures.
- un abandon de la volonté d’apprendre au lycéen à penser par lui et volonté d’en faire un mouton docile (cf. remise en cause de l’enseignement de Sciences Economiques et Sociales au profit de la « découverte du monde de l’entreprise », attaques répétées contre l’enseignement de philosophie en terminale…).
- une restriction du nombre d’heures enseignées au lycée et donc l’émergence d’un lycée « light », avec le risque que cela représente pour la reconnaissance de la valeur du diplôme du baccalauréat. Sauf pour celles et ceux dont les parents pourront payer des boîtes privées certifiant les connaissances dans tel ou tel domaine.
A cela s'ajoute le nombre de poste supprimé dans l'enseignement.
Le ministère ne fait pas une réforme pour améliorer le lycée.
Il fait une réforme pour réaliser des économies budgétaires.
Le ministère ne fait pas une réforme en lien avec la communauté éducative (lycéens, enseignants, parents d’élèves,…) mais contre cette communauté éducative.

20 décembre 2008

Le LABO 76

A l’occasion d’une conférence de presse vendredi 12 décembre à Rouen, Christophe BOUILLON, 1er Secrétaire Fédéral du PS en Seine-Maritime, Guillaume BACHELAY, nouveau Secrétaire National ‘Industrie et NTIC’, Nicolas MAYER-ROSSIGNOL, coordinateur du LABO76 et Djoudé MERABET, trésorier de la Fédération, ont présenté le LABO76, véritable laboratoire d’idées (‘think tank’) des socialistes en Seine-Maritime.



Le manifeste du Labo 76 est en ligne sur le site et peut être signé par email : lelabo76@gmail.com