L’Union européenne réduit les
crédits alloués aux associations caritatives gérant l’aide
alimentaire comme les Restos du cœur, la Banque Alimentaire, le
Secours populaire et la Croix Rouge.
Ce sont 4 associations caritatives qui
oeuvrent au quotidien par le biais de l’aide alimentaire à la
distribution de 130 millions de repas aux plus démunis.
Pour le Département de Seine Maritime,
ce ne sont pas moins de 15760 personnes qui en bénéficient grâce à
ses associations qui sont présentent chaque jour sur le territoire.
En effet la proposition de création du
FEAD (Fond Européen d’Aide aux plus Démunis) destiné à
remplacer le PEAD (Programme Européen d’Aide aux plus Démunis) ne
répondra pas aux besoins urgents des personnes en très large
difficultés.
Né à l’origine d’une idée de
Coluche et Jacques Delors, le programme européen d’aide aux plus
démunis (PEAD) a vu le jour en 1987.
Doté d’une enveloppe de 500 millions
d’euros, son fonctionnement repose sur le troc de matières
premières issues des stocks de la politique agricole commune (PAC)
contre des denrées alimentaires. En l’absence temporaire de
stocks, des enveloppes budgétaires seraient, le cas échéant,
allouées pour l’achat direct de denrées alimentaires.
Cette aide représente 70% des besoins
nationaux.
Au fil des années, avec
l’assouplissement de la PAC, le volume des stocks d’intervention
à considérablement diminué.
Pour pallier à cette baisse, la
Commission Européenne à mis en place en 1995 un système
d’allocation d’enveloppe budgétaire permettant l’achat de
denrées directement sur le marché.
La France a complété ce besoin en
2004, lors de la fermeture de l’intervention pour la viande, par la
mise en place d’un Programme national d’aide alimentaire (PNAA)
permettant ainsi l’achat de denrées complémentaires (Poisson,
viandes, fruits et légumes).
En 2008, l’Allemagne et la Suède
favorable à une réduction drastiques de l’enveloppe budgétaire
du PEAD, qui ne répondrait plus à ses objectifs initiaux ont déposé
un recours devant la Cour Européenne de justice contre la Commission
européenne dans le but de faire annuler le règlement annuel
financier du PEAD pour l’année 2009.
En 2011, la Cour de justice à répondu
favorablement à la requête germano-suédoise entrainant la mise en
péril du PEAD.
En effet la cour a jugé que le budget
annuel du PEAD devait avant tout être construit sur la basse des
stocks d’intervention disponibles.
Prenant acte de cette décision la
Commission européenne a donc revu son budget à la baisse passant
ainsi de 500 à 113 millions d’euros pour 2012. Les stocks
d’intervention de la PAC diminuant de manière croissante, chaque
année, confirment la remise en question de l’existence du PEAD.
« Nous avons des valeurs
fondamentales et des idéaux communs à défendre, et l’Europe doit
garantir aux européens qu’ils pourront toujours se nourrir, se
loger et se chauffer. J’invite donc la Commission et le Conseil à
mettre en œuvre des solutions concrètes qui assureront à long
terme l’existence du PEAD, symbole de l’Europe sociale pour
laquelle nous nous battons ».
Ce sont par ses mots qu’ Estelle
Grelier, ancienne eurodéputée socialiste a conclu son intervention
au sein du parlement européen (15 février 2012), dénonçant ainsi
la position de la droite européenne avec le soutien du gouvernement
français, alors encore de droite, qui a obtenu la disparition du
PEAD en 2014.
La délégation socialiste française
au Parlement européen avait ainsi voté le règlement prolongeant de
deux ans (2012 et 2013) le Programme européen d’aide alimentaire
aux plus démunis (PEAD).
Qu’en est-il de
l’avenir du PEAD ?
Le 24 octobre 2012, la commission
européenne sur l’appui de son président J-M Barroso et du
Parlement propose la création d’un Fond Européen d’Aides aux
plus Démunis (FEAD) qui puiserai sur les fonds de cohésion avec des
crédits 2 fois moins important que les besoins réels
Le gouvernement français par la voix
de son Ministre délégué chargé des affaires européennes,
Monsieur Bernard Cazeneuve a
réaffirmé la mobilisation du gouvernement, en particulier de
Marie-Arlette Carlotti, de Stéphane Le Foll et la sienne, pour que
le programme soit maintenu dans les perspectives budgétaires
européennes de 2014 à 2020.
Djoudé
Merabet maire d’Elbeuf et l’équipe municipale restent attentifs
à l’évolution de ce dossier qui concerne bon nombre d’elbeuviens
et rejoint la position de l’eurodéputée Estelle Grelier et du
gouvernement qui bien qu’étant minoritaire au sein du Parlement
européen (majorité droite) usent de leurs capacités pour sauver
les budgets dont ont besoins les citoyens en grande difficulté.
Texte rédigé par Mehdi Kaim.