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05 janvier 2012

Une raffinerie dans le besoin, des socialistes en soutien, un gouvernement absent

Petroplus Holdings, premier groupe privé de raffinage européen, dont le siège est en Suisse à Zoug, existe depuis 1993. Le groupe a racheté aux majors pétroliers plusieurs raffineries européennes ces dernières années. Il a acquis au fil des ans sept raffineries en Europe. En 2005, le groupe d’investissements américain Carlyle l’a absorbé pour plus de 500 M€, dans le but de « doubler la taille de l'entreprise, dans les deux-trois années ».


Avant le début de la crise financière en 2008, le développement de la holding ne semblait pas près de s’arrêter, puisque le groupe prévoyait d’importants investissements dans ses différentes sociétés de raffinage. Or, le 27 décembre dernier, le directeur financier de la holding, Joseph Watson, déclarait que son entreprise ne pouvait plus acheter de pétrole à cause du gel par les banques d'une ligne de crédit d'un milliard de dollars. Cette annonce a fait dévisser le titre en Bourse. Le groupe a alors décidé l'arrêt temporaire de trois raffineries, dont celle de Petit-Couronne.
Le spectre de la faillite plane depuis sur la société selon des analystes.

A quatre mois de l'élection présidentielle, la faillite de Petroplus ferait mauvais genre pour le gouvernement. Il cherche à tout prix à l’éviter. Conscient des risques, comme dans le cas de SeaFrance à Calais, le gouvernement s’efforce d'afficher sa mobilisation. Une réunion avec le PDG de Petroplus, Jean-Paul Vettier, s'est tenue jeudi en fin de matinée à Matignon.
« Tout est mis en oeuvre dans le cadre de la puissance publique pour favoriser la préservation de l'emploi. Evidemment, nous suivons ce dossier - comme tous les autres d'ailleurs - avec beaucoup d'attention », a souligné à sa sortie le ministre de l'Economie, François Baroin. Les ex- Arcelor Mittal, les Conti et les autres sinistrés de l’industrie, apprécieront.

En attendant, la paie des 550 salariés de Petit-Couronne, menacés de perdre leur emploi, a bien été versée. Pour janvier, il n'y a en revanche rien à l'horizon, c'est pourquoi les salariés ont décidé de bloquer les stocks qui représentent une garantie.

Ce jeudi, le candidat du PS à l’élection présidentielle, s’est rendu sur place.
Il a demandé à l'Etat de prendre ses responsabilités et, en particulier, de se mettre en situation de rechercher un repreneur si Petroplus devait être défaillant.
D'une voix forte, François Hollande s'est exprimé durant une demi-heure dans le restaurant de l'entreprise devant de nombreux journalistes et des dizaines de salariés, le visage grave. « Où est l'Etat, où est le gouvernement, où est le président de la République ? », a-t-il lancé avant de fustiger le groupe suisse Petroplus « qui n'investit pas » et les banques « renflouées à bien des occasions et qui se désengagent ou se mettent aux abonnés absents ».
Quant au président Sarkozy, qui durant 5 ans n’a rien fait pour éviter le démantèlement de l’industrie française, il serait bien inspiré d’évoquer cette situation avec son demi-frère, Olivier Sarkozy, qui copilote depuis avril 2008, l’activité mondiale des services financiers de Carlyle Group !
 
François Hollande candidat socialiste à l'élection présidentielle, Laurent Fabius Député de Seine Maritime, Didier Marie Président du Département de Seine Maritime, Dominique Randon maire de Petit Couronne et conseiller général en soutien des salariés de Pétroplus.

Texte rédigé par Frédéric Penalver

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