Chers
camarades, chers amis,
Comme
chaque année j’éprouve beaucoup de plaisir à nous voir
rassemblés le 1er mai, « journée internationale des travailleurs »
ainsi que la nommèrent les syndicats européens il y a plus d’un
siècle. Pour les Socialistes ; c’est un moment de solidarité avec
tous les salariés et le monde syndical dans le respect de leur
indépendance.
C’est
d’autant plus vrai cette année, qu’après une décennie de
mépris de la part des gouvernements de droite successifs, nous avons
permis à la négociation sociale de se réorganiser dans notre pays.
Cet
espace et ce temps de discussions laissés aux partenaires sociaux
pour trouver des compromis acceptables par le plus grand nombre vont
dans le sens d’une démocratie moderne ; une démocratie où
l’on privilégie le dialogue à la division.
L’accord
sur la sécurisation de l’emploi du 11 janvier dernier est à cet
égard important tant par son contenu que par son existence même. (...)
L’homme
à qui nous rendons hommage aujourd’hui n’aurait sans doute pas
renié cette volonté de redonner vie au dialogue social. Cet homme,
qui voulait, et je le cite,
« fondre
les classes dans une organisation du travail qui sera meilleure pour
tous que l’organisation actuelle ».
Cet homme ne cherchait pas à opposer pas les individus les uns aux
autres ; les ouvriers à leurs patrons ; il voulait sans
cesse rassembler pour faire avancer le progrès social.
La
modernité de la pensée de Jean Jaurès n’appartient à personne,
mais à tous.
Chaque
femme ; chaque homme de gauche, peut et devrait y puiser matière
à enrichir sa propre réflexion politique pour mieux la partager.
Jaurès
disait également du 1er mai qu’il s’agissait d’«
une journée un peu incertaine et mélangée d’éléments confus,
mais c’est une grande journée».
Et
elle l’est encore aujourd’hui.
Bien
entendu le peuple de gauche qui défile est divers et s’oppose
parfois durement sur les méthodes pour orienter la société vers
plus de justice, de solidarité, d’égalité.
Le
1er
mai n’en reste pas moins symbole des luttes sociales auxquelles
bien souvent des gouvernements socialistes ont donné corps :
reconnaissance syndicale, création des conventions collectives,
congés payés, réduction du temps de travail, congés paternité…Et
aujourd’hui égalité salariale entre homme et femme.
Nous
devons être fiers de notre histoire afin d’y puiser l’énergie
nécessaire pour construire notre avenir collectif.
C’est
pourquoi notre présence rassemblée aujourd’hui est indispensable.
Elle l’est d’autant plus dans une période de crise dont les
effets touchent cruellement un nombre important de nos
concitoyens. Qu’ils sachent que nous sommes à leurs côtés en
permanence.
Et
je pense ici plus particulièrement aux 450 de Petroplus, que nous
avons soutenus, élus locaux, militants, pendant tous ces mois de
combat et que nous continuerons à accompagner. Je veux saluer ici
leur dignité et leur courage. Et si nous partageons leur déception ;
jamais leur indignation ne s’est transformée en violence.
Cette
violence, orchestrée ces dernières semaines par une minorité qui
refuse l’égalité des droits pour tous les citoyens, n’est pas
acceptable.
D’où
qu’elle vienne, la violence n’est jamais justifiable. Elle ne
peut trouver sa source dans aucune valeur que nous portons.
La
violence n’a aucune utilité sociale dans notre République et le
débat démocratique. (...)
Alors
mes camarades ne nous laissons pas impressionner par les attaques
outrancières de la droite et par les contempteurs de tous bords.
Mesurons
ensemble le chemin parcouru en un an: des 14 000 emplois créés
dans l’éducation nationale au mariage pour tous ; de la
gratuité des terrains publics pour construire des logements sociaux
à la loi sur la régulation des activités bancaires ; de
l’augmentation de l’allocation de rentrée scolaire au plan
pluriannuel de lutte contre la pauvreté qui inclut le relèvement du
RSA ou encore l’élargissement du plafond de la CMU.
Autant
d’engagements pour mieux se loger, mieux apprendre, mieux vivre du
candidat Hollande qui ont été tenus par le Président.
Et
je doute que la droite s’acharnerait sur le gouvernement si
violemment s’il ne s’agissait pas d’une vraie politique de
gauche.
Sur
nos territoires, dans nos responsabilités locales nous avons à
accompagner ces politiques. Dans notre agglomération, comme
ailleurs : construire des logements et des équipements publics
c’est de l’emploi créé. Embaucher des contrats d’avenir ;
ce sont des jeunes et leurs familles qui voient l’avenir sous de
meilleurs cieux. Donner les moyens à nos écoles pour bien
fonctionner ; c’est garantir l’égalité républicaine.
Nous
avons le devoir de participer à cet effort collectif pour redresser
le pays. (...)
Et
ce n’est pas de l’austérité quand on gère bien les finances
publiques pour réduire les déficits.
Ce
n’est certainement pas de l’austérité quand on met en place une
fiscalité plus juste, qui fait grincer quelques dents de
millionnaires, pour une meilleure redistribution.
C’est
avant tout être conscient qu’on ne peut pas tout faire faire peser
sur les générations futures.
C’est
se donner des marges de manœuvre pour l’avenir et concrétiser
l’objectif que nous nous sommes fixés dans notre déclaration de
principe de construire un « modèle
de développement qui puisse allier action économique, impératif
écologique et protection sociale ».
C’est
donner une chance à la France de sortir durablement de la situation
de crise structurelle dans laquelle elle se trouve.
Alors
oui il est vrai qu’il est parfois difficile d’expliquer tout cela
à nos concitoyens qui sont dans l’attente urgente de solutions.
Et
l’ère du soupçon permanent dans lequel nous vivons ne rend pas
facilement audible la parole politique et fait de ceux qui gouverne
le réceptacle de toutes les critiques.
Oui
il reste beaucoup à faire, mais nous sommes loin de la fin de ce
quinquennat. (...)
Nous
devons donc rester mobilisés ; nous, militants pour toujours faire
entendre notre voix, nos idées, trop souvent déformées.
Nous
devons continuer à nous rassembler autour de nos convictions de
gauche pour labourer le terrain en proximité avec nos concitoyens.
Nous
devons rester unis parce que de nouvelles batailles politiques nous
attendent en 2014 pour les municipales et les européennes. Ce sont
là des enjeux essentiels pour que le changement irrigue tous les
territoires mais qu’il se nourrisse aussi de notre bon travail au
local.
Cet
engagement militant permanent dans l’unité est aussi un héritage
de Jean Jaurès. Un Jaurès qui nous donne la méthode à suivre :
«
On n'enseigne
pas ce que l'on sait ou ce que l'on croit savoir : on n'enseigne et
on ne peut enseigner que ce que l'on est.
»
Alors
mes camarades, armés de nos valeurs républicaines, forgés par
notre apprentissage militant, soyons nous même pour porter nos
messages.
C’est
ainsi que nous serons entendus et compris.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire