En ce jour du quinzième anniversaire de la mort de François Mitterrand et près de trente ans après son accession à l'Élysée, le Parti Socialiste rend hommage, aujourd’hui, à cet homme qui a remporté deux fois l’élection présidentielle (mai 81 et mai 88).
Né en octobre 1916 à Jarnac (Charente) dans une famille aisée, il fait de brillantes études à Angoulême et vient s’installer à Paris à l’âge de 18 ans.
Quand la seconde guerre mondiale éclate en 1939, il termine ses études d’avocat et est envoyé sur la ligne Maginot.
En 40, après avoir été blessé au combat, il est fait prisonnier dans les stalags allemands de Ziegenheim et de Schaala.
En décembre 41, il s’évade et rentre en France.
En 1942, il travaille pour le Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre, participe au mouvement de résistance ORA (Organisation de Résistance de l’Armée), cofonde le Rassemblement national des prisonniers de guerre et crée son propre réseau « Résistance ».
Entre fin 1942 et fin 1943, il aide des prisonniers à s’évader des camps allemands en leur fournissant de faux-papiers, entre dans la clandestinité, rencontre les généraux de Gaulle et Giraud, puis Mendès France et dirige, à partir de février 44, le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés.
En août de la même année, il participe à la libération de Paris et devient Secrétaire du Commissariat général aux prisonniers de guerre.
En octobre, il épouse Danielle Gouze.
En avril 1945, le général de Gaulle le charge de l’évacuation des camps de prisonniers et de concentration.
En février 1946, il adhère à l’Union démocratique et socialiste de la Résistance (UDSR), dont il assurera la présidence ensuite de 1953 à 1965.
Le 10 novembre 1946, il est élu député de la Nièvre.
En 1947 il devient ministre des Anciens Combattants dans le gouvernement du socialiste Paul Ramadier.
Dans les années qui suivent, il détient plusieurs portefeuilles ministériels, dont ceux de l'Information, de la France d'outre-mer, et le ministère délégué au Conseil de l'Europe.
En mai 1948, il participe au Congrès de la Haye, à l'origine du Mouvement européen, auquel il adhère. De 1950 à 1957 il est nommé plusieurs fois ministre (Outre-mer, Europe, Intérieur, Justice), participe aux accords d’indépendance de la Tunisie et du Maroc avec Mendès-France.
En mars 1959, il est élu maire de Château-Chinon et un mois plus tard sénateur de la Nièvre.
Il s'inscrit au groupe de la Gauche démocratique.
Le 25 novembre 1962, il retrouve son siège de député de la Nièvre et abandonne celui de sénateur.
En 1964, il devient président du conseil général de la Nièvre.
Il prend alors la tête de la Convention des institutions républicaines (CIR) et publie Le Coup d'État permanent. A compter de cette époque, il n’aura de cesse de s’opposer au général De Gaulle et de préparer la gauche à la conquête du pouvoir.
Après l’échec de l’élection présidentielle de 1965, il prend la tête de la Fédération de la gauche démocrate et socialiste (FGDS).
En juin 1971, lors du Congrès d'Épinay, la Convention des institutions républicaines se fond dans le Parti socialiste (créé en 1969 en remplacement de la SFIO).
François Mitterrand est élu premier secrétaire du PS.
En 1972, il signe le Programme commun avec le PC de Georges Marchais et le PRG de Robert Fabre. En mai 1974 pour les élections présidentielles, suite à la mort de Georges Pompidou, il est le candidat unique de la gauche.
Il perd face à Valéry Giscard d'Estaing mais s’impose comme leader incontesté du Parti.
Lors du congrès extraordinaire de Créteil, qui se déroule en janvier 1981, il est officiellement désigné candidat du PS avec 83,64 % des voix.
Il adopte les « 110 propositions pour la France » comme programme.
Au soir du 10 mai 1981, il est élu président de la République avec 51,76 % des suffrages exprimés contre 48,24 % à Valéry Giscard d'Estaing.
Sept ans plus tard, il est réélu, face à Jacques Chirac, représentant le RPR, pour un second septennat avec 54,02 % des voix.
Des 110 propositions adoptées lors du congrès de Créteil, la plupart ont été réalisées durant ces deux septennats, à l’exception de quelques unes : celles relatives au droit de vote aux immigrés lors des élections municipales, à la suppression de l'ordre des médecins, à la création d'un grand service public, unifié et laïque de l'éducation nationale, notamment.
La France est entrée dans l’ère moderne grâce aux présidences de François Mitterrand, avec notamment le développement des grandes filières industrielles et technologiques et la décentralisation des pouvoirs confiée aux régions et aux collectivités territoriales.
Il convient également de noter qu’il est à l’origine de grands chantiers d’infrastructures tels que le tunnel sous la Manche, le pont de Normandie, l’essor du TGV ou culturels avec, entre autres, la Pyramide du Louvre, la Grande Arche de la Défense, la Bibliothèque Nationale de France, l’Opéra Bastille.
Par ailleurs la France a connu une avancée sociale sans précédent avec la création du RMI, de la représentativité des instances paritaires dans les entreprises, la CSG, la cinquième semaine de congés payés…
Il est, avec Helmut Kohl, l’artisan du rapprochement avec l’Allemagne et on doit reconnaître le rôle majeur qu’il a joué dans la construction européenne.
Atteint d’un cancer de la prostate depuis plusieurs années, il n'est pas candidat à l'élection présidentielle de 1995 remportée par Jacques Chirac.
Après la passation de pouvoirs, il devient membre de droit du Conseil constitutionnel.
Il refuse cependant d'y siéger.
Il meurt le 8 janvier 1996 à Paris. De nombreux chefs d'État et des personnalités politiques se rendent sur place.
Le soir même, Jacques Chirac lui rend hommage dans un discours officiel retransmis en direct à la télévision.
François Mitterrand repose au cimetière de Jarnac, en Charente, dans le caveau familial.
Il reste pour les Français, à ce jour, le seul président socialiste de la Vème République, un homme d’une grande finesse d’esprit attaché à son pays et à ses valeurs.
Texte rédigé par Frédéric Penalver
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire