Avec ses airs de premier de la classe et le calme qui le caractérise, Claude Guéant débite des insanités que ne démentiraient pas les Le Pen père et fille et leur clique ultra droitière : « C’est vrai que l’accroissement du nombre des fidèles de cette religion, un certain nombre de comportements, posent problème».
Ces propos, qui ont provoqué un tollé général, ont été condamnés par le Mrap et par SOS Racisme, qui ont décidé, une fois de plus, de porter plainte.
Car ce n’était pas la première fois que le ministre de l’Intérieur et des Cultes s’en prenait aux musulmans en particulier et à l’Islam en général, à l’instar de son interview sur Europe 1 le mois dernier : « Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale».
Au match de la petite phrase raciste et islamophobe qui l’oppose à son prédécesseur, Brice Hortefeux, Guéant prend la première place et peut désormais recevoir la carte de membre d’honneur du FN promise par Marine Le Pen.
Il faut dire que depuis ces dernières années avec la libération de la parole raciste et les prétendus débats de société sur l’identité nationale et la laïcité, voulus par l’Elysée, les frontières entre droite et extrême droite s’étiolent : tous les écarts sont permis.
Chacun y va de sa petite phrase.
Il n’y a qu’à voir avec quel sens de la solidarité les membres du gouvernement et de la majorité s’insurgent contre le tollé provoqué par la dernière sortie de Guéant : « c’est un procès d’intention », « ces propos ont été extraits de leur contexte », « ce qu’il dit n’est qu’un constat ».
Le parti présidentiel, avec ces dérives xénophobes, ébranle les fondements de la société, divise les français et part en campagne présidentielle en faisant de l’immigration et de l’islam son cheval de bataille.
En fait, on voit bien que cette campagne raciste du gouvernement vise à occulter son bilan désastreux, à faire oublier ses échecs et ses promesses non tenues et tend à reléguer la question sociale au second plan alors que les restructurations, le chômage, la précarité, la vie chère, les inégalités restent au centre des préoccupations et des difficultés des français.
Enfin, tel que l’a déclaré Harlem Désir en réponse aux propos malsains de Guéant « Ce qui pose problème en France actuellement, ce n’est pas le nombre de musulmans, c’est l’accroissement du nombre d’irresponsables à l’UMP qui par leurs dérapages attaquent quotidiennement les principes de la République ».
Texte rédigé par Frédéric Penalver
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