Suite à la présentation de la rentrée 2012 faite par le recteur, Didier Marie, Président du Département de Seine-Maritime réagit.
« Il y a un an, à la même période, parents, enseignants et élus dénonçaient 95 suppressions de poste dans les collèges du département, plus de 130 fermetures de classes dans le 1er degré. 352 postes, en tout, « rendus au ministère ».
Cette casse éducative a eu de nombreuses conséquences : baisse des dotations horaires dans plus des deux tiers des collèges, disparition des RASED, suppressions de places en maternelle, réduction d’options,
enseignants non remplacés, hausse des effectifs, etc.
La saignée continuera à la prochaine rentrée : le Rectorat annonce 166 retraits supplémentaires d’emplois dans le premier degré, au bas mot 65 nouvelles fermetures de classes dans notre département, 194 retraits d’emplois dans le second degré, dont 54 dans les collèges de Seine-Maritime.
On évoque la raison arithmétique des baisses d’effectifs. Elle conduirait donc à la suppression d’un poste d’enseignant à temps plein pour 3 élèves de moins dans le primaire.
Mais dans ce cas, quelle logique inverse conduit à la suppression de 54 emplois dans les collèges alors que 182 élèves de plus sont attendus et à la suppression de 22 emplois pour 396 élèves de plus attendus dans les lycées professionnels ?
Non. Aucun argument ne peut justifier la politique gouvernementale telle qu’elle est menée depuis plus de 6 ans : 80000 postes supprimés, 70% d’enseignants en fonction sans avoir reçu de formation pratique, 5 enseignants pour 100 élèves (en comparaison le taux est à 11 au Portugal !), toujours moins d’élèves acceptés en maternelle, suppression progressive de tous les dispositifs de soutien aux élèves les plus fragiles, suppression des aides à la cantine et au matériel pédagogique des familles en difficulté de paiement, disparition des aides appropriées aux élèves dyslexiques, suppression d’ options, classes surchargées, disparition des
dédoublements…
On nous dit que ce n’est pas le nombre qui fait la qualité.
Pourtant, le résultat est là : 15% des élèves en échec en fin de CM2, 18% en fin de collège, 150 000 jeunes sortis du système scolaire sans qualification ni diplôme, chute libre du pays dans le classement de l’OCDE :
depuis 2009, perte de 6 places pour la lecture (18e rang), de 3 places pour les mathématiques (16e rang), stagnation au 21e rang pour les sciences.
Le fossé entre les élèves issus de milieux favorisés et les autres s’est creusé : la France devient le mauvais élève de l’égalité des chances.
Aucun argument ne peut justifier un tel résultat, si ce n’est une politique comptable qui puise aveuglement dans ce qui devrait être la priorité du gouvernement : l’école, clé de la réussite pour l’avenir.
Je m’associe aujourd’hui, avec les conseillers généraux de la majorité départementale, à la mobilisation contre les mesures de la carte scolaire et appelle les élus de l’assemblée départementale qui siégeront au Conseil Départemental de l’Education Nationale ce 23 février, à refuser d’entériner de telles mesures.
Je serai solidaire, cette année encore, de toutes les actions menées par les parents d’élèves et personnels de l’éducation contre ces décisions, afin de défendre un système éducatif de qualité pour tous les élèves, et leur offrir de façon égale les atouts nécessaires pour relever les défis de demain. »
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