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12 décembre 2013

CENTRAFRIQUE : EVITER LE CARNAGE !

« On est fatigué d’avoir peur »…. « On veut que ça s’arrête ! »… Voilà ce que disait un habitant de Bangui il y a quelques jours en apprenant l’intervention française tant attendue. En trois jours près de 400 morts ont été dénombrés, et cela n’est malheureusement qu’un décompte provisoire. Les tueries et les pillages en tous genres ne cessent depuis des semaines, massacres de bandes avides de pouvoir, de fanatiques religieux de tous bords, cela dans un pays dont les gouvernants actuels sont issus d’un coup d’Etat opéré par une coalition de milices, la Seleka. Il faut dire que depuis des années, malgré des ressources naturelles importantes, hélas insuffisamment développées, la République centrafricaine vit difficilement, dans un climat de tensions, de coup d’Etat et de régimes autoritaires, chacun se souvient de la dictature de Bokassa, exemple même du produit d’une politique passée de la France à caractère colonial.

A ces maux endémiques s’ajoutent désormais une guerre civile meurtrière qui frappe indistinctement hommes, femmes et enfants, victimes des balles et des coups de machettes venant de milices rivales qui opèrent dans le pays et notamment dans sa capitale, Bangui. Fallait-il laisser faire ? Pouvions-nous, nous Français, dont nous savons les liens existants avec ce pays, sa population, rester inactifs ? Alors même que la France est le seul pays ayant les moyens d’intervenir rapidement dans cette région de l’Afrique ? Certes non ! Et ceux qui par esprit polémique disent le contraire auraient été les premiers à dénoncer le laisser-faire de la France si le Président de la République n’avait pas décidé cette intervention. Avec l’appui unanime de l’ONU, le soutien de l’Union européenne, 1600 soldats français sont arrivés dans le pays et ont commencé, encouragés par une population soulagée, à désarmer certaines milices et à rétablir une plus grande tranquillité. Reste qu’il s’agit là d’un exercice extrêmement périlleux, deux de nos soldats y ont trouvé la mort, et qu’il ne pourra être pleinement efficace qu’autant que la force africaine mandatée assure également ses missions de pacification.

Comme l’a affirmé le Président de la République à Bangui même où malgré le danger il s’est rendu, pour rendre notamment hommage aux jeunes soldats décédés : « Il n’était plus temps de tergiverser »… « La mission de la France est nécessaire si on veut éviter qu’il se produise ici un carnage. » Entouré par le Ministre des affaires étrangères, L.Fabius, et la Ministre de la justice, C.Taubira, François Hollande, a ainsi mis en avant l’attachement de la France, à contribuer à ramener la paix en Centrafrique, à répondre aux appels angoissés de la population, sans autre objectifs que ceux-là. La « françafrique », c’est terminé comme l’a dit le Premier Ministre JM Ayrault, l’action de la France en République centrafricaine, comme au Mali, est en pleine cohérence avec les valeurs universelles de la République, de solidarité et de défense des Droits de l’Homme. C’est là un langage bien loin du discours paternaliste de Dakar de l’ancien Président, les Africains les premiers en sont convaincus.

Texte rédigé par André Piazza, Délégué fédéral chargé de l’International

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