« On est fatigué
d’avoir peur »…. « On veut que ça s’arrête ! »…
Voilà ce que disait un habitant de Bangui il y a quelques jours en
apprenant l’intervention française tant attendue. En trois jours
près de 400 morts ont été dénombrés, et cela n’est
malheureusement qu’un décompte provisoire. Les tueries et les
pillages en tous genres ne cessent depuis des semaines, massacres de
bandes avides de pouvoir, de fanatiques religieux de tous bords, cela
dans un pays dont les gouvernants actuels sont issus d’un coup
d’Etat opéré par une coalition de milices, la Seleka. Il faut
dire que depuis des années, malgré des ressources naturelles
importantes, hélas insuffisamment développées, la République
centrafricaine vit difficilement, dans un climat de tensions, de coup
d’Etat et de régimes autoritaires, chacun se souvient de la
dictature de Bokassa, exemple même du produit d’une politique
passée de la France à caractère colonial.
A ces maux endémiques
s’ajoutent désormais une guerre civile meurtrière qui frappe
indistinctement hommes, femmes et enfants, victimes des balles et des
coups de machettes venant de milices rivales qui opèrent dans le
pays et notamment dans sa capitale, Bangui. Fallait-il laisser
faire ? Pouvions-nous, nous Français, dont nous savons les
liens existants avec ce pays, sa population, rester inactifs ?
Alors même que la France est le seul pays ayant les moyens
d’intervenir rapidement dans cette région de l’Afrique ?
Certes non ! Et ceux qui par esprit polémique disent le
contraire auraient été les premiers à dénoncer le laisser-faire
de la France si le Président de la République n’avait pas décidé
cette intervention. Avec l’appui unanime de l’ONU, le soutien de
l’Union européenne, 1600 soldats français sont arrivés dans le
pays et ont commencé, encouragés par une population soulagée, à
désarmer certaines milices et à rétablir une plus grande
tranquillité. Reste qu’il s’agit là d’un exercice extrêmement
périlleux, deux de nos soldats y ont trouvé la mort, et qu’il ne
pourra être pleinement efficace qu’autant que la force africaine
mandatée assure également ses missions de pacification.
Comme l’a affirmé le Président de
la République à Bangui même où malgré le danger il s’est
rendu, pour rendre notamment hommage aux jeunes soldats décédés :
« Il n’était plus temps de tergiverser »… « La
mission de la France est nécessaire si on veut éviter qu’il se
produise ici un carnage. » Entouré par le Ministre des
affaires étrangères, L.Fabius, et la Ministre de la justice,
C.Taubira, François Hollande, a ainsi mis en avant l’attachement
de la France, à contribuer à ramener la paix en Centrafrique, à
répondre aux appels angoissés de la population, sans autre
objectifs que ceux-là. La « françafrique », c’est
terminé comme l’a dit le Premier Ministre JM Ayrault, l’action
de la France en République centrafricaine, comme au Mali, est en
pleine cohérence avec les valeurs universelles de la République, de
solidarité et de défense des Droits de l’Homme. C’est là un
langage bien loin du discours paternaliste de Dakar de l’ancien
Président, les Africains les premiers en sont convaincus.
Texte rédigé par André Piazza, Délégué fédéral
chargé de l’International
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