Après deux semaines de combats intenses entre les manifestants, partisans de la liberté qui souhaitent le départ du tyran Kadhafi et la garde rapprochée de ce dernier, on compte les victimes des affrontements par centaines. La situation est toujours extrêmement tendue dans les grandes villes du pays où les pro-Kadhafi n’hésitent pas à massacrer le peuple à l’arme lourde.
Face aux événements libyens, à l’instar de la révolution de Jasmin en Tunisie et du renversement de Moubarak en Egypte, la France n’a rien vu venir et reste muette sur le sujet. Michèle Alliot-Marie, notre super « VRP » des Affaires étrangères, engluée par ses frasques en Tunisie et sur le point d’être écartée du gouvernement, ne s'exprime ni sur la Tunisie, ni sur l'Egypte, ni sur la Libye. Ce ne fut pourtant pas toujours le cas : en 2006, alors Ministre de la Défense, elle signe un contrat d'une centaine de millions d'euros pour la remise en état de douze Mirage F1 libyens. Ce sont ces Mirage, achetés à la France dans les années 70, qui ont bombardé les manifestants cette semaine. En 2007, Nicolas Sarkozy, lors de la réception donnée en l’honneur de Kadhafi, se réjouissait des importants contrats signés avec la Libye : le Président parlait d’une dizaine de milliards d'euros de contrats, prévoyant outre la vente d’armements et de Rafale de son ami Dassault, l’installation d’un réacteur nucléaire pour fournir l'énergie à la désalinisation de l'eau de mer. Comme pour l’Irak à l’époque, avec Osirak, la France était prête à nucléariser une dictature sanglante. Finalement, les contrats promis ne seront pas signés, excepté ceux concernant la vente de missiles antichars Milan et un réseau de communication sécurisé pour la police. Mais la France ne désespérait pas de vendre toujours plus d'armes au dictateur libyen, d'autres contrats pour plus de deux milliards d'euros, étaient actuellement en discussion : hélicoptères, radars, rénovation de vedettes, missile, chars… Les exportations ont finalement été interrompues dans l'urgence, il y a une semaine. La France va devoir rendre des comptes : pourquoi s'est elle précipitée pour réhabiliter un dictateur sanguinaire, quitte à renforcer son pouvoir ? Comment a-t-on pu avaliser toutes ces livraisons d'armes ? En vendant aveuglément des armes à un fou, la France s'est rendue complice des massacres en cours.
Aujourd’hui, les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies ont voté plusieurs résolutions dont l’une impose des sanctions sévères au régime libyen du colonel Kadhafi en vue d'arrêter sa répression sanglante dans le pays à l’aide de mercenaires étrangers. La résolution prévoit également de transférer cette violation des Droits de l’Homme à la Cour pénale internationale. Elle comprend aussi un arsenal de sanctions dont un embargo sur la vente d'armes, une interdiction de déplacements pour Kadhafi et un gel de ses avoirs. Sa famille, des ministres et des responsables militaires sont aussi sur la sellette.
Comme pour les peuples tunisien et égyptien, les socialistes d’Elbeuf tiennent à faire part de leur soutien au peuple libyen dans sa quête de liberté, son aspiration à la démocratie pour enfin mettre un terme à quarante ans de dictature implacable. Ils espèrent, en outre, que les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU aboutissent au plus vite afin de mettre fin aux massacres de la population civile et de précipiter le départ du dictateur sanguinaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire