Combien seront distribués de repas durant cette nouvelle campagne (la 27ème) qui s’ouvre ces jours-ci ? Même s’il est trop tôt pour avancer un chiffre, nul besoin d’être devin pour savoir qu’il sera – malheureusement - en forte augmentation.
En effet, l’an dernier, ils étaient 860 000 bénéficiaires auxquels ont été distribués 109 millions de repas. En un an, ce sont près de 300 000 personnes qui ont franchi le seuil de pauvreté (moins de 950 €/mois).
Olivier Berthe, président des Restos, précise que les bénévoles «voient arriver des personnes qu'ils ne connaissaient pas avant : des gens qui travaillent, qui ont des emplois aidés, des emplois à temps partiel subis et qui ne s'en sortent pas», et cela sans parler des retraités de plus en plus nombreux.
C’est donc ça, la société du travailler plus pour gagner plus ?
Une société qui ne valorise plus le travail au point que celui-ci ne permette plus de vivre décemment.
Au cours de cette campagne, les 60 000 bénévoles des Restos vont se mobiliser pour combattre la crise et ses effets de plus en plus néfastes.
25 % de personnes supplémentaires ont été accueillies au cours des trois dernières années, alors que les ressources sont menacées par Bruxelles avec la remise en cause du programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD) finalement reconduit pour parer à l’urgence 2012 – 2013. Se pose toutefois la question pour l'après 2013.
L’équation « faire plus avec moins » fait peser un grand risque sur l’aide qu’apportent les Restos.
Vingt-sept ans après leur création par Coluche, les Restos reçoivent en effet 12 fois plus de bénéficiaires qu'à ce moment-là (aujourd’hui, de plus en plus de jeunes et de familles monoparentales sont également touchés). Pour le bénévole, «c'est l'échec de toute notre société, qui manque de solidarité, de programmes structurants pour s'attaquer à la pauvreté».
C’est le triste bilan que l’on peut tirer après 5 années de sarkozysme et d’une politique qui favorise les plus riches et ne s’encombre pas des plus démunis qui sont au contraire culpabilisés et montrés du doigt. Cette politique, d’où l’être humain est oublié, est uniquement motivée par les agences de notation et l’argent-roi.
Pour amorcer la décrue du nombre de ses pauvres, la France n’aura pas d’autre choix, au cours des prochaines années, que de remettre l’homme au coeur de sa politique et de ses préoccupations.
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